Amelie NOTHOMB

“Stupeur et Tremblements “

Résumé

Amélie, originaire de Belgique qui a vécu sa petite enfance au Japon, a toujours admiré le raffinement et l’art de vivre du pays. A l’âge adulte, elle y retourne pour un contrat de traductrice au sein de la prestigieuse compagnie Yumimoto, afin d’y travailler et d’y vivre comme une vraie Japonaise.  La jeune femme se heurte à un système rigide auquel elle a du mal à s’adapter et enchaîne gaffe sur gaffe. Sous les ordres de la belle Mademoiselle Mori, elle-même sous les ordres de Monsieur Saito qui lui est sous les ordres de Monsieur Omochi aux ordres de Monsieur Haneda, la jeune « Amélie-san » est aux ordres de tout le monde. C’est l’histoire d’une déchéance cruelle et injuste : elle gravit les échelons en sens inverse jusqu’au poste de « dame pipi ». Elle refuse néanmoins de démissionner pour garder son honneur (notion fondamentale de la culture japonaise).

Mon  Avis

Un livre qui se lit très vite, comme une nouvelle. Une très bonne description des liens hiérarchiques au Japon. C’est sur le rapport rendu difficile par la profonde différence de mentalité entre Occidentaux et Japonais que l’auteur travaille. Beaucoup reprochent à l’auteur d’avoir dressé là un tableau sans complaisance du Japon et des Japonais, oubliant au passage que ce qui est dépeint dans cet ouvrage n’est qu’un cas particulier. Quand je lisais ce livre, je repensais à mon père qui travaillait à l’époque dans une banque Japonaise en France. Mon père revenait du travail si dépité, stressé quelques fois même assez régulièrement. A plusieurs reprises il fut humilié pour des erreurs si insignifiantes, que je retrouve très le sentiment d’Amelie-San. Rendez-vous compte qu’il travaillait en France et non au japon …. je vous laisse imaginer !

Extrait

 ” Et par un processus salvateur de mes facultés immunitaires, ce retournement intérieur fut immédiat. Aussitôt, dans ma tête, le sale devint propre, la honte devint la gloire, le tortionnaire devint la victime et le sordide devint le comique”.

Il fut récompensé par le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999 ex-æquo avec Anielka de François Taillandier.